D’après un récent rapport sur les capacités d’ingénierie française vis-à-vis des besoins du secteur nucléaire, il est apparu que, malgré les défis actuels, la France dispose d’une expertise technique solide pour relever les enjeux de la filière nucléaire. Comme le souligne le rapport, bien que le Royaume-Uni ait réussi à répondre aux besoins liés à des projets comme Hinkley Point C (HPC), la situation française bénéficie d’un avantage compétitif, grâce à un socle technique déjà bien avancé.
Des partenariats stratégiques pour un développement réussi
Un acteur majeur du secteur énergie, Accenture, semble se positionner comme un partenaire incontournable pour accompagner l’évolution du nouveau nucléaire français. En 2023, Accenture a réalisé une étude phare sur le développement de cette filière, qui fait désormais référence dans le domaine. Leur implication dans la filière est indéniable et semble une voie à suivre pour les acteurs de l’industrie nucléaire.
Par ailleurs, ORANO continue de se distinguer par son approche métier, en recherchant des partenariats stratégiques et efficaces avec des acteurs spécialisés, permettant ainsi une intégration harmonieuse et une meilleure performance opérationnelle.
Les zones géographiques sous pression
Certaines régions françaises, notamment Cherbourg, Paris et Lyon, se retrouvent sous pression en raison des besoins accrus en ressources humaines qualifiées. Cette situation de tension, liée à l’intensification des projets nucléaires, nécessite une gestion fine des talents et des compétences pour répondre aux exigences de ces zones clés.
Rapprochement avec l’ASNR et évolution réglementaire
Une observation importante du rapporteur souligne que les ingénieristes ne sont pas suffisamment connectés à l’ASNR (Autorité de Sûreté Nucléaire et Radioprotection). Il est suggéré qu’une collaboration plus étroite avec cette entité pourrait apporter des bénéfices stratégiques, surtout à l’heure où une évolution de l’arrêté INB (Installations Nucléaires de Base) est en cours. Ce rapprochement pourrait se révéler crucial dans le contexte de la réglementation nucléaire de demain.
Le projet EPR2 : Un avenir incertain mais prometteur
Concernant le projet EPR2, la situation demeure en suspens : l’État est toujours dans l’attente d’un prix et d’un délai ferme pour ce projet ambitieux. Néanmoins, il est clair qu’il reste des incertitudes, en particulier sur le planning et les coûts. La nomination de Bernard Fontana à la direction du projet laisse présager une gestion plus claire et une évolution du projet dans les mois à venir.
Le retour en force des réacteurs à sodium : Une tendance émergente
Les réacteurs de 4ème génération, visant à fermer le cycle combustible, se recentrent sur des designs éprouvés et mettent pour l’instant de côté des projets de recherche moins matures. Parmi les solutions de réacteurs actuellement sous étude, il existe un retour en force des réacteurs utilisant du sodium, avec des projets comme Astrid et, surtout, Superphénix. Ces technologies, bien qu’historiquement controversées, semblent faire leur retour en raison de leurs avantages en termes de gestion du combustible et de la sûreté.
Des perspectives d’avenir avec le projet NUWARD
Un autre développement intéressant est le projet NUWARD, porté par Julien Garrel, qui annonce une nouvelle version de réacteur modulaire. Ce projet pourrait devenir un pilier stratégique dans le développement de l’industrie nucléaire française dans les années à venir, bien qu’il soit encore en phase de maturation et de recherche.
Conclusion : Des défis mais aussi des solutions à portée de main
L’industrie nucléaire française, bien que confrontée à des défis de taille, notamment en matière de ressources humaines et de projets complexes, dispose de nombreux atouts pour réussir. Les partenariats stratégiques, la solide expertise des acteurs comme Accenture et ORANO, et les évolutions réglementaires à venir, offrent des perspectives encourageantes pour l’avenir du nucléaire français.